Les Pats mis à contribution

 

Presqu’un bizutage, en tout cas une sacrée découverte. A l’initiative du service formations ce sont des personnels administratifs et techniques qui ont fait office de « plastrons » lors de la récente manoeuvre secours routier de la FI en cours. Maquillage, distribution des rôles… très appliqués sous l’œil des formateurs et des observateurs : Eric, Vincent et Lucile, aux côtés de sapeurs-pompiers et d’infirmiers, ont pris leur rôle très au sérieux pour figurer des victimes crédibles.

 

Rendez-vous vers 19h sur le site de Crouël, après un repas pris en commun et préparé par les stagiaires, les rôles ont été distribués selon une typologie vraisemblable dans le cas d’un accident de la circulation : victimes blessées ou choquées, victime piégées ou incarcérées… La suite se passe au maquillage, où pour être au plus près de la réalité des effets sont créés « comme au cinéma » : fracture ouverte, plaies diverses et hémoglobine, le résultat est saisissant. Les organisateurs donnent ensuite les consignes : l’un doit être choqué et mutique,  l’une désorientée, etc. Il convient aussi de simuler des douleurs correspondant à des blessures ou chocs spécifiques.

 

21h, il est temps de débuter l’exercice et de se glisser dans les véhicules accidentés. Le scénario est le suivant : violent choc en milieu urbain, plusieurs blessés et deux victimes à désincarcérer. Le Codis passe un appel, et les secours, stationnés à la direction du SDIS arrivent. « Dans le noir et coincé dans un véhicule, c’est tout de même impressionnant de voir arriver les véhicules avec un gyrophare ».

 

 A partir de là, sous l’œil attentif des formateurs et des observateurs, tout se passe comme lors d’un réel accident : reconnaissance, constat de la gravité des blessures et dans le chaos apparent des tôles froissée et des éclats de pare-brise tout se met en route de manière très méthodique. Chacun, chef d’agrès, équipier, infirmier, ayant un rôle précis à jouer, en essayant de communiquer en permanence. Il y a en effet plusieurs fers au feu : bilan, victimes parfois agitées ou au contraire mutiques, préparation du matériel de désincarcération. En quelques minutes la scène est éclairée et chacun à son poste. « Dès le début ce qui est marquant c’est la volonté des équipiers de rassurer les victimes », un point sur lequel insistera le docteur Taillandier venu en observation « Les circonstances sont dramatiques et vous avez parfois des victimes très inquiètes, pour elles-mêmes et pour les leurs…Il ne faut pas raconter d’histoire mais expliquer ce qui va se passer, les rassurer si possible… ». En effet la désincarcération est un moment assez impressionnant et souvent très bruyant, effectué à l’aide de machines puissantes et il y a parfois de quoi avoir peur : « l’impression d’être coincé dans une conserve et d’un gros ouvre-boite…. »

 

Le temps passant, l’inconfort se fait sentir :  froid et crampes … nos victimes ne sont pas blessées mais cet inconfort leur permet aussi de mesurer le travail des sapeurs-pompiers, en particulier celui de l’écureuil, qui parfois durant une heure doit maintenir la nuque de la victime et la rassurer, souvent dans une position très inconfortable… dernier coup de cisaille, bruit de tôles, plan dur et enfin la délivrance…La manœuvre est terminée.

 

Jouant le jeu jusqu’au bout les « victimes » PATS assistent au debreifing. Toujours des petites choses à corriger…toujours quelque chose à apprendre. L’expérience  semble intéressante pour les stagiaires autant que pour les Pats et les formateurs : « c’était très intéressant et ces incursions sur le terrain nous permettent de mieux appréhender le travail des sapeurs-pompiers. Ça donne du sens à notre propre travail au sein du SDIS »

 

Lucile Lasveaux

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